Le 2 mars dernier, le Télégramme consacrait un article au parcours mis en place à la Polyclinique Quimper Sud (Hospi Grand Ouest, membre de VYV 3). Découvrez cet article dans son intégralité.
Pour accompagner les patients souffrant d’obésité, une équipe pluridisciplinaire a été mise en place à la Polyclinique Quimper Sud parce que « la chirurgie ne peut pas tout » et que « le suivi est primordial », comme la motivation.
« Moi, j’avais mal partout »
Une femme de 40 ans, opérée le 25 janvier, à la Polyclinique Quimper Sud, a accepté de témoigner à l’occasion de la Journée mondiale de l’obésité (*), le 4 mars. « J’ai rencontré le Dr Ferrand, le 20 mars 2020, pour la première consultation avec un chirurgien, raconte-t-elle. J’avais déjà beaucoup travaillé sur le plan psychologique avant. Le parcours, au début, paraît un peu long. Au début j’avais du mal à marcher, même quelques kilomètres. Aujourd’hui, je fais 45 mn d’activité adaptée par jour. »
Le jour de l’opération, elle pèse 120 kg
Le jour de l’opération, elle pèse 120 kg. Un peu plus d’un mois plus tard, elle a perdu 15 kg. « Pour moi, ça s’est très bien passé, ajoute-t-elle. L’accompagnement a été excellent, j’ai rencontré des gens qui avaient le même souci que moi et j’ai commencé l’activité physique en octobre », soit six mois avant l’intervention bariatrique (**). « Au début j’avais du mal à marcher, même quelques kilomètres. Aujourd’hui, je fais 45 mn d’activité adaptée par jour, cela m’a permis de reprendre doucement, de retrouver confiance en moi. J’ai même fait de la boxe, c’était génial », témoigne la dynamique quadragénaire.
Si on ne change pas ses habitudes alimentaires et qu’il n’y a pas d’activités physiques, on peut très bien reprendre 40 kg
« La chirurgie toute seule ne sert à rien »
Un nouveau parcours de prise en charge de l’obésité est, en effet, proposé aux patients de la Polyclinique Quimper Sud depuis quelques mois avec les chirurgiens spécialisés, une infirmière coordinatrice et des professionnels de soins d’accompagnement tels qu’une diététicienne, un psychologue et une professeur d’activité physique adaptée. Le Dr Loïc Ferrand explique que « la chirurgie toute seule ne sert à rien, ce n’est qu’une aide. Si on ne change pas ses habitudes alimentaires et qu’il n’y a pas d’activités physiques, on peut très bien reprendre 40 kg, l’estomac retrouve sa place ».
Comme un contrat signé avec le patient
« C’est comme un contrat qu’on signe avec le patient qui s’engage à se faire suivre avant et après, en général à vie. L’obésité est une maladie chronique évolutive », précise le chirurgien qui, à la Polyclinique Quimper Sud, Centre obésité Bretagne occidentale (Cobo), exerce avec deux autres médecins, le Dr Abdelhakim Atmani et le Dr Raphaëlle Audollent. Le patient est opéré en général dix mois après la première consultation, à moins que les mesures prises en amont aient fait leur effet car « l’acteur principal dans cette maladie, c’est le patient », rappelle le Dr Ferrand. Le travail du psychologue est aussi essentiel : « Différentes problématiques sont abordées tout au long du parcours, pourquoi on prend du poids, les pulsions alimentaires, l’image du corps (et de la peau) qui va changer énormément après une grosse perte de poids… », explique Valentin Naudé. « Faire bouger quelqu’un qui fait 120 kg, ce n’est pas toujours facile, certains n’arrivent même pas à nouer leurs lacets de chaussures ». À la polyclinique, environ 100 patients obèses sont pris en charge tous les ans, depuis trois ans.
* En France, 17 % de la population adulte est obèse.
** Les interventions réalisées diminuent la taille de l’estomac de 60 à 90 % et détournent les aliments qui ne sont pas complètement absorbés (en cas de « by-pass »). L’apport calorique journalier est ainsi divisé par cinq ou dix et cela indépendamment de la volonté du patient. La chirurgie bariatrique est, pour le patient obèse, une alternative thérapeutique. Il peut perdre 50 % de son poids. Les patients sont opérés suivant des critères précis d’éligibilité, notamment l’indice de masse corporelle (IMC).
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Crédit : le Télégramme