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Infirmières à domicile à l’UTML : leur récit de la crise sanitaire

Durant la crise sanitaire, les soignants ont dû s’adapter dans l’urgence pour faire face à la situation. Les Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) de l’Union territoriale mutualiste de Lorraine ont relevé le défi, dans une région particulièrement frappée par la pandémie.

A situation totalement inédite, organisation exceptionnelle. Les 3 SSIAD de l’UTML ont vu leur activité totalement chamboulée durant le confinement. Assistante de soins en gérontologie au sein du service Alzheimer à domicile, Mélanie Ferry témoigne : « L’activité du service a été suspendue durant cette période, et comme je suis infirmière Diplômée d’Etat, on m’a proposé de renforcer l’équipe des SSIAD, d’abord comme aide-soignante pendant 3 semaines, puis en qualité d’infirmière afin de remplacer les personnels absents ou en repos ». « L’activité s’est trouvée complètement bouleversée, des interventions ont dû être suspendue souvent à la demande des familles qui se rendaient disponibles pour aider leurs proches, d’autres ont dû être renforcées en raison des mesures d’hygiènes plus importantes et il a fallu organiser les tournées au jour le jour », précise Marion Joigny, infirmière coordinatrice du SSIAD de Mirecourt.

Compte tenu des risques de contamination, intervenir auprès de patients atteints de pathologies sévères pouvait présenter un risque, et ce malgré des règles d’hygiène drastiques. « Nous avons toujours été à cheval sur l’hygiène, mais les procédures ont évidemment évolué : prise de température avant de prendre son poste, port d’un masque, de gants, d’un tablier et d’une sur-blouse, lavage de la voiture, désinfection des mallettes entre chaque patient et des locaux du SSIAD matin et soir… » détaille Mélanie Ferry. « L’ensemble des services à domicile a dû revoir complètement son mode d’intervention. Nos missions se sont ainsi renforcées. Nous avons travaillé étroitement avec les infirmières libérales, l’hospitalisation à domicile et les auxiliaires de vie. Et il fallait souvent rassurer des patients inquiets face à la maladie et à sa médiatisation », ajoute Marion Joigny. Aide-soignante au SSIAD de Mirecourt, Noémie Flot met en avant une organisation bien cadrée malgré les adaptations quotidiennes : « Je n’ai pas éprouvé d’angoisse particulière, l’encadrement était à l’écoute, nous avons toujours été bien équipés et avons bénéficié de petites attentions de la part de la direction, par exemple des baumes pour les mains. Même si nous nous voyions moins pendant cette période, cette expérience a resserré les liens entre collègues ». Ce que confirme Mélanie Ferry : « Il y a eu une belle cohésion d’équipe, les soignants étaient très volontaires et ont répondu présent, même lorsque les plannings changeaient à la dernière minute. Certes, il devenait difficile d’échanger entre collègues puisque les pauses repas ne se faisaient plus sur place. Mais cette période nous a permis de tester de nouvelles façons de travailler, en particulier les dispositifs de visioconférence ».

Depuis la fin du confinement, et avec peu de cas confirmés de Covid 19 parmi les personnes suivies, les tournées des aides-soignants reprennent leur cours – presque – normal. « Cela fait du bien de revoir ses patients habituels. Je vais pouvoir retourner chez l’un d’eux, atteint de myopathie », se réjouit Noémie Flot. Avec l’équipement de protection complet, naturellement.

Les SSIAD de l’UTML en bref
3 sites : Mirecourt, Contrexéville, Epinal
Missions : soins d’hygiène, de confort, prévention des risques, soins éducatifs et relationnels
179 usagers : personnes âgées de plus de 60 ans, personnes en situation de handicap
50 collaborateurs, dont 40 soignants

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